Réflexion sur le travail géoarchéologique en archéologie préventive

(ou l’Utopie d’un géoarchéologue à l’INRAP)
Publié le 5 octobre 2006, mise à jour le 14 juillet 2007
par Henri-Georges NATON
Mon expérience sur le TGV-Est m’amène à construire une réflexion sur ce que pourrait être le travail d’un géoarchéologue pour une intervention idéale (ou utopique).

I. Phase préparatoire :

Cette phase constitue une partie essentielle du travail en géoarchéologie. Elle permet d’opérer une analyse documentaire, de définir des problématiques et de planifier les interventions.

Pour caractériser les contextes environnementaux actuels du futur secteur d’étude, il est nécessaire de pouvoir disposer d’un ensemble de sources documentaires. Les sources cartographiques donnent des informations variées (cartes topographiques, géologiques, pédologiques, de végétation, anciennes), elles peuvent être complétées par des sources photographiques (aériennes, satellites) et bibliographiques (études diverses, base de données du BRGM, etc.)

L’ensemble de ces informations permet d’élaborer des programmes d’interventions réfléchis, mettant en lumière à la fois les zones intéressantes d’un point de vue paléoenvironnemental, mais permet également de pointer les secteurs difficiles d’un point de vue technique (zone de fond de vallée, fort recouvrement sédimentaire,…)

Les modalités d’intervention de terrain peuvent ainsi être planifiées ce qui permet d’envisager les analyses à entreprendre. Cette phase préliminaire offre un réel avantage pour préparer les activités de terrain et de laboratoire en particulier dans la gestion du temps d’intervention. Par exemple les divers secteurs à fort recouvrement sédimentaire peuvent dès lors être privilégiés par rapport aux secteurs où une mauvaise conservation des sites est avérée (pente forte, zone de labour entamant le géologique,…). La prévision des analyses permet à l’avance de les budgétiser et d’envisager diverses collaborations à financer ou à mener en partenariat (les « analystes » ont toujours des calendriers très chargés).

Ce premier travail d’analyse documentaire pourrait être accompagné d’une part d’une phase de pré-diagnostic avec la mise en œuvre de carottage léger à la tarière pour préparer les interventions en sondage mécanique (surtout pour les zones de fortes accumulations sédimentaires). Ce qui permet de préparer des interventions techniquement difficiles et de prévoir le matériel approprié, ainsi qu’un calendrier en fonction des contraintes environnementales (période d’étiage, gel, réserve naturelle, migration, etc.) D’autre part, une réflexion sur les modes d’enregistrement et de gestion des données doit être menée dès cette phase préparatoire. La conception de bases de données permet de prévoir et d’organiser au plus tôt la gestion des prélèvements et des résultats obtenus (archivage, stockage, etc.) Le suivi des échantillons qui seront distribués aux différents spécialistes demande une organisation rigoureuse et il est important de prévoir l’enregistrement des résultats en fonction des disciplines. La mise en œuvre précoce d’un système informatisé de gestion des prélèvements permet, outre un gain de temps non négligeable pendant les phases suivantes, une homogénéité dans les étiquetages. Elle est également l’occasion de réfléchir aux modes de prélèvements et à l’élaboration d’instructions destinées aux fouilleurs (protocole, encodage, enregistrement.)


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