Loess et sables éoliens pléistocènes en Europe

lithofaciès, paléoenvironnements et géochronologie
Publié le 3 septembre 2008, mise à jour le 24 novembre 2008
par AlainQueffelec
Journée spécialisée SGF-AFEQ du 18 Novembre 2008, Maison de la Géologie, 79 rue Claude Bernard, 75005 Paris

Voir en ligne : Sur le site de la SGF

Résumé

Le but de cette séance spécialisée, organisée conjointement par la SGF et l’AFEQ, est de faire le point sur les recherches et les nouvelles avancées dans le domaine des lœss et des sables éoliens en Europe. En effet, depuis une quinzaine d’années, à la suite des travaux des précurseurs qui avaient permis de définir des systèmes pour l’Europe du nord-ouest et des corrélations avec le référentiel chrono-climatique des Pays-Bas, les travaux sur les séquences éoliennes en Europe ont connu d’importants développements méthodologiques, notamment en liaison avec l’évolution rapide des techniques de datation et le lancement de programmes de recherche pluridisciplinaires. En domaine lœssique, les principales nouveautés sont liées aux recherches engagées dans le cadre de projets comme BIMACEL (Europe) ou CNRS-ECLIPSE qui se sont focalisés sur la séquence lœssique du dernier cycle climatique en associant stratigraphie, sédimentologie, bio-indicateurs (malacologie), géophysique et datations numériques (TL-OSL). Ces travaux ont débouché sur la mise en évidence de la complexité de l’enregistrement pédosédimentaire, de la rapidité de l’accumulation lœssique et de ses liens avec la circulation atmosphérique au niveau de l’Atlantique Nord par l’intermédiaire de corrélations avec les enregistrements climatiques des glaces du Groenland (GRIP / GISP). Cette approche a notamment permis de proposer des corrélations entre les variations de la granulométrie des lœss et celles des concentrations de poussière dans les glaces du Groenland au cours de la période 30-15 ka. Parallèlement, la corrélation de proche en proche d’un grand nombre de séquences a permis d’aborder dans le détail la répartition des différentes structures et horizons repères périglaciaires (grandes fentes à coins de glaces, structures de gel-dégel, horizons cryoturbés ou soliflués) et, plus récemment, de mettre en évidence des marqueurs des périodes de réchauffement rapide (dégradation du permafrost, thermokarst). Enfin, le développement rapide de l’archéologie de sauvetage, notamment dans la France du nord-ouest au cours de cette période grâce à l’INRAP fournit actuellement une base de données unique en ce qui concerne la chronostratigraphie des occupations humaines au Paléolithique moyen récent. En domaine sableux, la dernière décennie a surtout vu un développement sans précédent des travaux de datation numérique (OSL principalement), qui ont conduit à éclaircir le cadre chronostratigraphique des sables de couverture pléistocène et permis de comparer les différents bassins éoliens à l’échelle de l’Europe. Ces travaux concernent aussi bien les épandages nord-européens bénéficiant d’une longue tradition de recherche que des régions moins bien connues comme l’Espagne et le sud-ouest de la France. Parallèlement, les progrès des connaissances sur les environnements éoliens actuels des régions froides ont permis de renouveler l’interprétation des lithofaciès et des conditions de dépôt.

Cette séance spécialisée se propose donc de réunir sur une journée d’exposés et de discussions quelques-uns des acteurs de la recherche sur les dépôts éoliens au niveau européen, de manière à proposer un point de vue synthétique sur le sujet.

Journée organisée par :

Pierre ANTOINE, UMR CNRS 8591 CNRS, Laboratoire de Géographie Physique « Environnements quaternaires continentaux, Dynamiques naturelles et anthropisation » 1, Place Aristide Briand 92 195 Meudon cedex, France

&

Pascal BERTRAN, INRAP Gd Sud-Ouest / Institut de Préhistoire et de Géologie du Quaternaire, bât. de Géologie, avenue des facultés, 33405 Talence cedex, France


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