Table ronde : « des hommes aux champs »
Pour une archéologie des espaces ruraux dans le nord de la France, du néolithique au Moyen Âge
Coordination :
Vincent CARPENTIER (INRAP Basse-Normandie, CRAHM – Centre Michel de Boüard, FRE n° 3119, CNRS, Université de Caen Basse-Normandie)
Cyril MARCIGNY (INRAP Basse-Normandie, CREAAH, UMR 6566, CNRS, MCC, Universités de Rennes 1, Rennes 2 et Nantes).
Partenaires institutionnels :
Inrap, Institut National de Recherches Archéologiques Préventives
CRAHM – Centre Michel de Boüard, FRE n° 3119 « Centre de Recherches Archéologiques et Historiques
Médiévales », CNRS, Université de Caen Basse-Normandie
CREAAH, UMR 6566 « Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire », CNRS, MCC,
Universités de Rennes 1, Rennes 2 et Nantes
Ville de Caen, Musée de Normandie
Lieu et date :
Musée de Normandie, Château de Caen, les 8 et 9 octobre 2008.
Comité d’organisation :
Michel BAILLIEU (Inrap), Vincent CARPENTIER (Inrap/CRAHM), Laurent LESPEZ (Université de Caen, Géophen), Dominique MARGUERIE (CNRS/CREAAH), Cyril MARCIGNY (Inrap/CREAAH) et Véronique MATTERNE (CNRS/ArScAn).
Présentation :
Pour une archéologie des espaces ruraux dans le nord de la France, du néolithique au Moyen Âge.
Objet d’étude complexe, inscrit à la croisée des disciplines, l’espace rural est défini par Georges Bertrand comme « le milieu naturel aménagé pour la production au sens large, animale ou végétale, par des groupes humains qui fondent sur lui la totalité, ou une partie, de leur vie économique et sociale ». Cette construction protéiforme se manifeste notamment à travers les établissements ruraux et systèmes agro-paysagers au sujet desquels l’archéologie préventive livre chaque jour de nouvelles données (fermes, systèmes parcellaires, …).
Au cours de cette dernière décennie, ces objets de recherche désormais spécifiques de l’archéologie du monde rural ont connu un large renouvellement épistémologique et méthodologique. Les dynamiques naturelles, sociales et territoriales, les formes d’habitat et les modes de mise en valeur, l’interaction des sociétés et des milieux, sont au coeur d’une réflexion globale, positionnée sur la longue durée de l’histoire des terroirs et des systèmes agraires qui les sous-tendent, et qui concerne tout autant les archéologues du monde rural que les spécialistes des paysages et des paléoenvironnements.
De fait, l’objet de cette table ronde n’est pas de s’en tenir à une simple déclinaison des grands types d’établissements agricoles et de paysages agraires identifiés par l’archéologie dans le Nord de la France, du Néolithique au Moyen Âge. Jusqu’alors, ces données étaient le plus souvent abordées sur un plan chronologique strict, à l’occasion de rencontres réunissant des chercheurs impliqués dans l’étude de la ou des seules périodes considérées (colloques Internéo, AFEAF, AGER, AFAM…). Les deux journées de la table ronde de Caen seront davantage envisagées sous l’angle de la longue durée. L’accent sera porté sur la réunion, l’interrogation et la confrontation critique d’un choix de données et points de vue récents concernant le fonctionnement interne comme les traductions spatiale et paysagère des agrosystèmes passés, du Néolithique au Moyen Âge, de la ferme au village, et du terroir cultivé aux espaces réputés marginaux. Tout en renouant avec les directions antérieures impulsées notamment par Jean Guilaine autour du concept d’archéologie agraire, il s’agira en substance de revisiter, tant sur la base de l’actualité des connaissances que de la critique interne des données et méthodologies mises en oeuvre, l’évolution de la recherche archéologique au cours de ces dix dernières années, à travers les thèmes privilégiés de l’histoire des établissements agricoles, des pratiques culturales, des dynamiques anthropiques et spatiales, tels qu’ils se dévoilent à la lumière des archives du sol. Cette thématique sera déclinée au fil d’une approche multiscalaire, à travers l’étude des habitats (fonctions, répartition, évolution), des morphologies agraires (parcelles, chemins), des pratiques culturales (outillage, systèmes culturaux, alimentation), jusqu’au dessein plus ambitieux de la reconstitution des terroirs et des territoires.