Les constituants grossiers

Publié le 2 octobre 2006
par Henri-Georges NATON
Ce sont tous les constituants minéraux individualisés (fragments de roches, poly- ou mono-minéraux) visibles à l’œil nu des sables grossiers (0,2 à 2 mm), aux blocs (au delà de 100 mm), en passant par les granules ou graviers (2 à 10 mm) et les cailloux (10 à 100 mm). Même s’ils ont perdu, partiellement ou totalement, leur structure lithique originelle par altération, ils n’ont pas acquis de structure pédologique.

Ces éléments ne doivent pas être confondus avec des agrégats. Leur description se fait indépendamment de celle des constituants plus fins (matrice) qui seuls sont pris en compte dans la détermination de la texture (cf. supra). Leur abondance (ou charge en éléments grossiers) correspond à la proportion en volume des éléments grossiers dans la masse de l’U.S. Cette proportion est estimée sur le terrain pour chaque classe granulométrique (sables grossiers, granules/graviers, cailloux et blocs). On propose 5 termes d’abondance, rares éléments, peu d’éléments, éléments (sans mention, charge moyenne), éléments abondants et éléments très abondants. Parfois est défini le cas inverse en présentant la proportion prise par la matrice (très peu de matrice, peu de matrice, matrice abondante, très abondante). Leur nature lithologique est définie de façon détaillée : calcaire crayeux, granite, silex, gneiss, quartzite, etc. La notation de leur nature est complétée si possible par la description de leur dureté, de leur gélivité et de leur état d’altération. La dureté s’appréhende à l’aide du marteau. On distingue les éléments peu durs qui se cassent à la main, les éléments durs qui se cassent facilement au marteau et très durs qui se cassent difficilement au marteau. En outre, le son rendu au choc est significatif : un son clair dénote une grande dureté, un bruit mat ou « cartonneux » étant le signe d’un élément grossier tendre. Il faut bien distinguer le niveau d’altération des éléments grossiers. Cette altération peut être chimique, physique ou mécanique. L’émoussé et la corrosion donnent une idée de l’altération chimique (frange, cortex), la forme de l’altération mécanique (arrondi, anguleux), les cupules, craquelures ou les changements de couleur de l’altération physique (gel, chauffe). L’émoussé se défini en quatre modalités : pas émoussé (rugueux), peu émoussé, émoussé et très émoussé. On distingue 4 échelles de corrosion (sain, peu corrodé, corrodé, très corrodé), dans certains cas la corrosion peut être ultime, il ne reste dans ces cas là qu’un fantôme de l’élément grossier. La forme est définie d’une part par l’arrondissement (anguleux à arrondi) et d’autre part par l’aplatissement (globuleux à plat). Les altérations physiques sont données en clair (craquelure de surface, frange de rubéfaction, cupules thermiques, etc.).


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